Le collectif d’enseignants, parents d’élèves, syndicats du bâtiment et d’architecte, opposé à la réalisation par le privé des rénovations d’écoles se réunit ce vendredi soir. Alors que la Ville de Marseille a lancé l’appel à candidatures, point d’étape sur cette question cruciale pour le sort des bâtiments scolaires et les finances locales.
Écrit par Florent De Corbier pour la Marseillaise, l’article peut être lu ici : http://www.lamarseillaise.fr/marseille/education/69961-reunion-ce-soir-contre-la-privatisation-des-ecoles
Difficile de rester passif sur un dossier à un milliard d’euros. Quelques jours après la rentrée scolaire, professionnels du bâtiment, des architectes, syndicats d’enseignants ou parents d’élèves composant le collectif contre le partenariat public-privé (PPP) des écoles se retrouvent ce soir pour faire le point. Depuis un mois et l’organisation d’un débat puis d’une manifestation en amont du conseil municipal, beaucoup de choses ont évolué.
Premier élément, la municipalité a lancé, le 24 avril, les appels à candidatures pour sélectionner les groupements qui réaliseront la rénovation-reconstrcution-construction des 34 écoles. Et ce dans le cadre d’un PPP à 1,04 milliard d’euros. Trois vagues de travaux sont prévues jusqu’en 2025. La Ville versera ensuite des loyers, d’environ 41 millions d’euros par an pendant 25 ans. Les candidats ont jusqu’au 15 juin pour se manifester. La municipalité en retiendra quatre, sur des critères techniques (70%) et financiers (30%). Ils concourront ensuite à partir du 1er septembre pour l’attribution finale -début 2019- d’un à trois marchés.
Les directeurs d’écoles seront informés par courrier
Du moins en théorie car d’ici là, la justice devrait avoir statuée sur les trois recours déposés. « On attend les décisions de justice d’ici à quelques semaines », indique Pierre-Marie Ganozzi, secrétaire général de la FSU, et membre du collectif « On espère que la justice aura rendu son verdict avant les vacances scolaires, même si la fin de l’année n’est pas une fin en soi du combat », précise-t-il. Nul doute qu’une décision avant la fin juin, période du prochain conseil municipal, aurait de quoi alimenter les débats.
Le collectif, qui malgré deux demandes de rencontres avec le maire n’a pas eu de réponses, travaillera ce soir sur ses deux prochaines actions ce mois-ci. Une, encore secrète, et l’autre, prévue le vendredi 18 mai, à l’occasion de la journée des écoles organisée par le MPE (Mouvement des parents d’élèves). « Les PPP seront le thème cette année afin d’informer les parents », indique Pierre-Marie Ganozzi. Car, pour l’heure, il ne faut pas compter sur la municipalité pour le faire. « Elle voulait laisser tout ça en catimini, or en portant ce débat et faire en sorte qu’un maximum de Marseillais soient au courant, on les met en difficulté », se félicite-t-il.
Silencieuse sur le dossier pour encore un bon mois, et la présentation traditionnelle en juin de la prochaine rentrée scolaire, la Ville, via son DGS, confiait il y a un mois avoir « beaucoup de marge de progression sur l’explication du dispositif ». Un sentiment partagé par Jean-Marc Coppola. Le 24 avril, le conseiller municipal (PCF) redemandait, par courriel, à l’adjointe à l’Éducation, une note explicative sur ces PPP. La réponse de Danièle Casanova (LR), est arrivée il y a une semaine, le renvoyant aux dossiers déjà fournis en séance municipale et à l’appel d’offres en cours. « Chaque directeur d’école concerné par la 1ère vague de démolitions reconstructions va être informé par courrier dès la rentrée des vacances scolaires », ajoutait tout de même l’adjointe à l’Éducation.
« Elle se moque de moi ou alors elle est gênée voire dépassée par un sujet complexe et polémique, commente Jean-Marc Coppola. Ce sujet risque d’empoisonner la majorité municipale… » Après le député Jean-Luc Mélenchon (LFI), les 4 parlementaires LREM marseillais se sont aussi saisis de la question.
Florent de Corbier