Le troisième comité interministériel à l’Egalité et à la Citoyenneté, qui s’est tenu le 13 avril dernier à Vaulx-en-Velin, a confirmé que les groupes scolaires bénéficieront de crédits de l’Anru pour leur construction ou leur rénovation, dès lors qu’ils sont situés dans des quartiers éligibles au nouveau programme national de renouvellement urbain (voir notre article du 14 avril 2016). L’Anru considère d’ailleurs que ces projets « constituent souvent des opérations phares des projets de renouvellement urbain ».
Pour ce qui concerne le précédent programme national de rénovation urbaine 2003-2013 (PNRU), environ 2 milliards d’euros d’investissement et 600 millions d’euros de subvention Anru ont été consacrés à des équipements éducatifs, scolaires ou parascolaires du 1er degré (réhabilitations, extensions, démolitions et/ou créations de groupes scolaires) et à des opérations d’aménagement connexes (espaces extérieurs, parvis, accès…). L’école Claude-Dilain à Clichy-sous-Bois, inaugurée en octobre 2015, a bénéficié dans ce cadre d’une aide de cinq millions d’euros de l’Anru.
Dans le PNRU, l’Anru aurait ainsi co-financé 30% du coût des constructions et rénovations d’écoles de ces quartiers.
La DPV pour financer des travaux rapides dans les écoles en QPV
Le 3e Ciec a par ailleurs décidé que l’Etat mobilisera le Fonds de soutien à l’investissement local (le fameux fonds d’un milliard en faveur de l’investissement des collectivités, voir notre article du 19 janvier 2016) et la Dotation politique de la ville (DPV) pour mener des travaux immédiatement réalisables, et achevés d’ici la rentrée 2016, dans les bâtiments scolaires les plus dégradés des quartiers prioritaires.
Le plan pluriannuel « Ecoles de Marseille » en bénéficiera en premier lieu, ainsi que l’ont annoncé le 18 avril Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, et Hélène Geoffroy, secrétaire d’Etat chargée de la Ville, lors d’une visite in situ. Elles ont promis que « plus de quatre millions d’euros de la DPV seraient consacrés à la rénovation et la construction de groupes scolaires et d’équipements sportifs de proximité » de Marseille.
A Marseille, 74 écoles en QPV nécessitent des travaux
Sur les 444 écoles publiques que compte la ville, 114 écoles ont été identifiées comme « nécessitant des travaux de degrés d’importance différents », dont 74 sont situées en QPV et classées REP +. Cinquante-deux écoles au bâti dégradé appartiennent au type « GEEP », proche des constructions désignées par l’appellation générique « Pailleron ». Principalement implantées dans les arrondissements périphériques, ces écoles préfabriquées en usine sont toutes identiques.
Sur ces 4 millions d’euros de DPV, 3 millions serviront à cofinancer, à hauteur de 80%, les travaux de réhabilitation ou de construction de plusieurs groupes scolaires et 1 million sera mobilisé pour la construction et la rénovation d’équipements sportifs dont certains gymnases utilisés par les écoliers. « Cet effort sera poursuivi les années suivantes », prévoit le plan. Le Fonds de soutien à l’investissement local va cofinancer quant à lui la construction d’un nouveau groupe scolaire Sainte Marthe (15 classes). Et les crédits de l’Anru seront également mobilisés pour cofinancer des écoles et des équipements sportifs de proximité dans les quartiers concernés par le NPNRU.
Les engagements de la ville de Marseille
De son côté, la ville de Marseille s’est engagée dans un programme annuel d’entretien et de grosses réparations (OPA) de 7 millions d’euros pour l’année 2016 et qui sera ensuite porté à 8 millions d’euros. S’ajoutent à cela 5,5 millions d’euros supplémentaires pour des travaux : 3,5 millions d’euros dans le cadre du programme d’opérations individualisées (OPI), 1 million d’euros pour le plan « GEEP » (équivalent du « Pailleron », 52 écoles marseillaises sont concernées) et 1 million d’euros en fonctionnement. Cet effort serait reconduit en 2017 et 2018.
La ville a prévu la création de 9 nouveaux groupes scolaires (plus de 120 classes) d’ici à 2020 pour accompagner sa croissance démographique.
A noter pour finir que le plan de déploiement de caméras de vidéo-protection, de dispositifs d’alarme anti-intrusion et de télésurveillance sera intensifié et intégré au programme d’intervention pour faire face aux actes de vandalisme (23 écoles marseillaises ont été la cible d’actes de dégradation depuis la rentrée 2015). Il est envisagé que ces installations fassent l’objet d’un cofinancement de la part de l’Etat, au titre du Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) 2016